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Hand To Hand

14 octobre 2011

Solyl-S au Bataclan !

Presque...

Filons la métaphore gallinacée et intéressons-nous aux conditions d'élevage du Funky Chicken. Car point question d'entasser l'animal en batterie quand on veut servir un Solyl-S tendre et groovy. Mais rassurez-vous, nos petits poulets de plein air ont trouvé refuge dans un poulailler à leur mesure en les murs du Bataclan café. C'est pourquoi chaque jeudi soir de 19 h 30 à 21 h, si vous empruntez le boulevard Voltaire, vous risquez d'être irrésistiblement attirez par l'odeur suave de la funk élevée au grain. Et pour cause, Solyl-S est là ! Chaque semaine au Bataclan Café, les yeux levés vers la grande scène.

Voilà déjà trois jeudis que Solyl-S remplit le Bataclan café de groove et de monde. Depuis le premier soir, la salle ne désemplit pas et on espère que ça va continuer. Chaque semaine, le groupe profite de cette résidence pour étoffer son set, tester ses nouveaux arrangements et mettre en place son jeu de scène. Et le travail paie car depuis la première date les musiciens ont pris de l'assurance et Ruth, la chanteuse, joue de mieux en mieux avec son public. Quel plaisir de voir, peu à peu, le funky chicken se muscler les pattes.
On regrettera seulement l'acoustique médiocre de la salle. Ses dimensions (grande hauteur sous plafond) sont en effet mal adaptées à l'accueil d'une funk punchy et cuivrée. Néanmoins le café est agréable quand sa terrasse est bondée et le prix des consommations reste relativement raisonnable pour un troquet parisien. Vous savez maintenant comment occuper vos jeudi soir parisiens.

Solyl-S-AfficheBataclan

 

François Hollande en première partie

Je ne résiste pas au plaisir de vous conter la petite anecdote du concert d'hier soir, jeudi 13 octobre : Alors qu'après être sorti du métro Oberkampf, je me rendais au Bataclan café en empruntant le boulevard Voltaire, quel ne fut pas mon étonnement quand j'entendis le flow tonitruant de Mc François Hollande. Le rappeur engagé déversait sa prose sur le trottoir où un parterre de B-boys encravatés dérouillait ses rhumatismes grâce à quelques coupoles et autres passes du break dance traditionnel.
Alors je me disais : c'est sympa de la part d'un jeune groupe comme Solyl-S, pas encore tout-à-fait installé, de laisser leur chance aux jeunes rappeurs qui démarrent, quand bien même leur propos serait un peu trop politique.

 

Les quatre titres du premier EP sont maintenant disponibles en écoute :


Joe Lakompil

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15 juin 2011

Solyl-S : plaisir immédiat

Attrapons le poulet encore fumant. Retournons la bête et délogeons sans plus attendre le petit muscle à la saveur unique : Le sot-l’y-laisse. Dans le funk, comme dans la volaille, il existe un petit secret mal gardé. Un Solyl-S fondant pour les oreilles, servit sur un plateau par un petit groupe tout neuf et bourré d’énergie. Un morceau choisi de groove, les doigts gras en moins.

 Solyl-S - Jack Daniel & JB


C'est qui ?

Solyl-S est une formation soul-funk créé en 2011 autour de la chanteuse, Ruth M’Balanda. Pour porter la voix puissante de la belle, cinq amateurs de groove formés à l’école du jazz (Thibaud Merle au saxophone ténor, Tanguy Jouanjan à la trompette, Jeeb’s Paliès à la batterie, Emilien Gillan à la guitare et Carel Cléril à la basse) offrent aux oreilles attentives leurs instrumentations ravageuses. Depuis sa création, le jeune groupe arpente bars et festivals et présente depuis peu son premiers EP de quatre titres autoproduits et composés de façon collégiale par les six membres.

Solyl-S – Best Groove Part

Solyl_S___Pochette_EP

C'est quoi ?

Du funk et du lourd ! Lignes de basses envoutantes, riffs de guitare efficaces et section cuivre tranchante sont posés sur une batterie inspirée pour fournir la mécanique d’une musique festive et musclée. La chanteuse peut alors exprimer son art à loisir. Et la demoiselle a du talent. Sa voix est puissante, avec un léger voile sur le timbre qui contraste avec un chant engagé et donne l’impression d’une fragilité toute relative. Côté paroles, les sujets sont variés. Sur le quatre titres, les textes en anglais parlent d’une sale journée d’auto-stop, d’une femme qui ne se laisse plus faire, d’une belle histoire d’amitié ou encore d’un mec dont les amis ont des noms à consonances éthyliques.
Mais pour saisir la substantifique moelle de la formation, un simple disque ne suffira pas. Solyl-S est un groupe de live et leurs prestations déjantées rappelleront quelques concerts P-funk aux amateurs du genre. En effet, les costumes colorés, les vestes de mauvais gout et les nombreux invités de passage forcent la comparaison avec la formation du grand George.
Voilà donc un groupe caractérisé par une énergie et une envie débordante. Une chanteuse douée et de jeunes grooveurs talentueux au sevice de la fête : le funk n’est pas mort !

 

Solyl-S Emmanuelle


Solyl-S
Chant / Textes : Ruth M’Balanda
Saxophone ténor : Thibaud Merle
Trompette : Tanguy Jouanjan
Batterie : Jeeb’s Paliès
Guitare : Emilien Gillan
Basse : Carel Cléril
Compositions et arrangements : Solyl-S


Retrouvez Solyl-S le 21 juin pour la fête de la musique
sur le parvis de la maire du 15e arrondissement de Paris
à partir de 22h30.

Solyl_S___Affiche_fe_te_de_la_musique

Facebook : http://www.facebook.com/pages/SOLYL-S/205552182814025

Joe Lakompil

23 mai 2011

HIP-HOPtimized Serge Gainsbourg

1991-2001 Rappers Are Under Arrest

Encore un belle contribution compilatoire au blog H2H : en cette année du 20e anniversaire de la mort de Serge Gainsbourg, The Gabeul nous gratifie d'une superbe compilation regroupant 15 titres de rap dont les instrus recyclent le catalogue de monsieur Serge. Ou comment, 20 ans après sa mort, le grand Lulu se fait HIP-HOPtimizer par les DJs de tous les horizons.

HIP_HIPtimized_Serge_Gainsbourg_Front

HIP_HIPtimized_Serge_Gainsbourg_Back

01/ INTRO - Seeeuuurdgge ! 01:33
Album : Le Zénith de Gainsbourg - You're Under Arrest (1988)
02/ THE BEATNUTS - Superbad 03:56
Album : The Beatnuts - Street Level (1994)
Sample : Melody et Cargo culte - Histoire de Melody Nelson (1971)
03/ LES X AKA LES X MEN - Pendez les, bandez les, descendez les 03:38
Album : Compil hosile (1996)
Sample : Requiem pour un con - B.O. Le Pacha (1968)
04/ IMMORTAL TECHNIQUE - Harlem streets 03:50
Album : Revolutionary Vol.2 (2003)
Sample : Baby Alone in Babylone / Jane Birkin - Baby Alone in Babylone (1983)
05/ BUSTA RHYMES ft. MOP - Ready for War 04:19
Album : Anarchy 2000
Sample : L'Homme a la tête de chou - L'Homme a la tête de chou (1976)
06/ DE LA SOUL - Talkin'bout Hey Love 02:24
Album : De La Soul is Dead (1991)
Sample (à 01:17) : Les Oubliettes- L'Etonnant Serge Gainsbourg (1961)
07/ NECRO - Hey Now 03:40
Album : Die ! (2010)
Sample : Serge Gainsbourg / Michel Colombier - Danger - B.O. La Horse (1970)
08/ 2BAL/2NEG - La Magie du tirroir 04:42
Album : 3x plus efficace (1996)
Sample : Cargo culte - Histoire de Melody Nelson (1971)
09/ INTERLUDE - skit yaeh men come on men
10/ GUILTY SIMPSON - Kill em 03:10
Album : Ode To The Ghetto (2008)
Sample - L'Homme à la tête de chou - L'Homme à la tête de chou (1976)
11/ 7L & ESOTERIC - Everywhere 03:13
Album : A New Dope (2006)
Sample : Bonnie and Clyde - Bonnie and Clyde (1968)
12/ EPMD (ft. Redman, Method Man and Lady Luck) - Symphonie 2000 04:05
Album - Out of Business (1999)
Sample : Requiem pour un con - B.O. Le Pacha (1968)
13/ DE LA SOUL - Held Down Instrumental 05:00
Album : AOI : Bionix (2001)
Sample : Ah Melody - Histoire de Melody Nelson (1971)
14/ MF DOOM - Nausea 02:57
Album : Unrealised (maquette originale du titre vomitspit sur une instru différente) (2002)
Sample : L'Eau à la bouche - B.O. L'Aau à la bouche (1960)
15/ Mr. LIF - Requiem for a neo con 03:47
Album : ??
Sample : Requiem pour un con - B.O. Le Pacha (1968)
16/ OUTRO - Merde
Extrait du docu Initials BB naissance d'une chanson
17/ RIP bonus track : THE HERBALIZER (ft catherine) - Serge 05:29
Album : London Take (2005)
Sample : Flash Forward - L'Homme à la tête de chou (1976)

By The Gabeul

Cover By Joe Lakompil

25 avril 2011

David Matthews - Dune

Observez l’immensité désertique qui sort lentement de l’ombre et grandit à travers les hublots tandis que l’on se rapproche du sol. Respirez l’odeur âcre de l’épice qui emplit déjà le vaisseau et ses systèmes d’aération. L’appareil se pose. Vous ressentez alors les vibrations sourdes des vers des sables qui se déplacent sous le sol. Le vent s’engouffre dans la porte qui s’entrouvre. Il fait nuit… Bienvenue sur la planète Arrakis, bienvenue sur Dune.

Le grand voyage musical se poursuit, mais il semble cette fois, que nous soyons partis plus loin qu’à l’habitude. Et pour cause, nous avons embarqué à bord d’un appareil spatial piloté par David Matthews, claviériste et brillant arrangeur pour le feu label CTI.

Dune (7 des huit titres de l'labum)

David Matthews : le pilote

David Matthews, fils d’un pasteur méthodiste, est né dans le Kentucky en 1942. Diplômé d’une licence de musique, le jeune David fait ses armes à la fin des années 1960 en dirigeant un groupe de jazz qui tourne en Allemagne et en Italie. Au début des années 1970, il intègre l’équipe de James Brown et devient arrangeur et directeur musical pour le grand parrain intransigeant. Un poste qu’il occupera jusqu’en 1974. Entre temps, il s’est installé à New York où il travaille également comme arrangeur freelance. Entre musique de pubs et films commerciaux, David Matthews compose et arrange aussi chansons et albums pour des artistes comme Buddy Rich, David Sanborn, Earl Klugh ou encore les les JB’s.

DavidMatthews

Parallèlement, il intègre le label CTI Records en tant que producteur arrangeur. Entre 1975 et 1978 il produit des disques pour une pléiade de stars du label de Creed Taylor : Nina Simone, Hank Crawford, Art Farmer, Idris Muhamad, George Benson, Joe Farrell ou encore Ron Carter. Durant cette épopée CTI, Matthews sort deux albums à son nom pour le label New-Yorkais : Shoogie Wanna Boogie en 1976 et Dune en 1977.

Notre destination : Dune

Dune est un concept album de funk galactique dont la première face est une symphonie groovy inspirée de l’œuvre éponyme de Frank Herbert. La seconde face, qu’il fallait bien remplir, rassemble des titres en rapport avec l’espace et la science-fiction : une reprise de Space Odity de David Bowie ; Silent Running, reprise d’un morceau extrait de la bande originale du film Silent Running de Douglas Trumbull ; et deux réarrangement de titres de la bande originale de Star Wars. Mais la première partie inspirée de Dune est sans conteste le morceau de bravoure de l'album.

DavidMatthewsDuneFront

"Un commencement est un moment d’une délicatesse extrême…" David Mathhews a bien retenu la leçon de l’introduction du roman de Herbert et a soigné le morceau Arakis en ouverture de l’album : Une note de violoncelle posée sur un filet de violons. Grave et solennelle, elle inspire l’immensité galactique. Puis un autre groupe de cordes lance la mélodie que reprennent les cuivres. Une lente montée est alors engagée. David Matthews installe son ambiance comme pour une musique de film. Rappelons que l’album ne reprend pas les titres de la bande originale du film de Davis Lynch. Matthews s’est inspiré librement du roman pour raconter en musique son histoire de Dune à la sauce funky. Et pour qu’il y parvienne, le label n’a pas compté ses sous. Les sections de cordes et de cuivres sont dignes d’un orchestre symphonique et parmi les sidemen on retrouve quelques célébrités tels que les saxophonistes David Sanborn et Grover Washington jr. ou encore Steve Gadd à la batterie et Gary King à la basse. Rien de surprenant chez CTI Records.

DavidMatthewsDuneBack

Porté par ce staff impressionnant, le premier morceau n’en finit pas de monter et descendre. Sans jamais réellement exploser, il nous offre néanmoins quelques fulgurances d’arrangements et de mises en place bien senties. Un prélude idéal au second titre, Sandworms, consacré aux vers des sables de la planète Arakis.

DuneVerDesSables

Le titre s’enchaîne idéalement avec la première piste, profitant des restes de violoncelle pour se façonner une intro. Puis la basse se met en branle. Les mélomanes, avertis ou non, prennent alors une sévère leçon de groove. La ligne est simple, mais à peine à côté du temps, elle se faufile entre les frappes telle le ver grisé par l’épice.

La troisième piste, plus courte, s’intitule Song Of The Bene Gesserit. Dans le roman, le Bene Gesserit est un ordre matriarcal puissant et influent dont les membres, exclusivement des femmes, agissent dans l’ombre afin de mettre en place un programme génétique destiné a créer un être suprême. D’un coup, l’ambiance est plus sombre. Mais la mélodie de guitare est porteuse d’espoir : L’élu arrive et avec lui le renouveau de la planète Dune.

BeneGesseritPaulAtreides

Le dernier acte de la "symphonie" s’ouvre alors comme une libération. Intitulé Muad’Dib, du nom de l’élu personnifié, il conclu la face avec un funk lourd et efficace. La rythmique énergique et les nombreuses mises en place balisent une jolie piste pour la mélodie et les chorus de David Sandborn au saxophone alto. Le guitariste Hiram Bullock, qui officie sur les autres titres de Dune (excepté  Sandworms, laissé à Eric Gale), s’offre un joli solo et le morceau redescend après la reprise du thème pour se terminer calmement sur quelques volutes de guitares accrochées à un nuage de cordes.

Dune est un disque à part. Il ravira les amateurs de jazz funk élégant et très arrangé. Mais son esthétique de musique de film saura aussi toucher un public moins spécialisé. Ce son, si vous l’appréciez se retrouve dans nombre de productions du Label CTI. Reconnu pour la qualité de ses prises de son, le talent de ses arrangeurs et la beauté de ses pochettes, CTI est une référence tant en matière de jazz que de funk.

 

Dune et les samples

Comme dans le roman de Frank Herbert, Dune et son épice, même en version musicale, sont aussi les cibles de toutes les convoitises. Les Harkonnen et la Guilde ont pris la forme de DJs officiant dans le monde du rap et de l’électro et tous ont été très friands de la seconde piste de l’album : Sandworms et sa fabuleuse ligne de basse bien ronde et rebondie.

Une petite sélection non exhaustive :

 

Dune – CTI 7 5005            1977

Face 1 :

Dune :
Part I    Arakis                                    (6:03)
Part II    Sandworms                           (5:03)
Part III    Song Of The Bene Gesserit    (2:50)
Part IV    Muad’Dib                              (6:36)

Face 2 :

Space Odity                                        (6:05)
Silent Running                                    (3:16)
Princess Leia’s Theme (From Star Wars)(2:55)
Main Theme from Star Wars                 (3:22)

Staff

Arrangé par David Matthews
Enregistré aux Electric Lady Studio, 1977
Claviers : Cliff Carter
Bass : Mark Egan / Gary King
Batterie : Steve Gadd / Andy Newmark
Guitare : Hiram Bullock / Eric Gale
Percussion : Sue Evans / Gordon Gottlieb
Trompette : Jim Bossy / Randy Brecker / Burt Collins / John Faddis / John Gatchell / Joe Shepley / Lew Soloff
Trombone : Wayne Andre / Sam Burtis / Jerry Chamberlain / Tom Malone / Dave Taylor
Saxophone Alto : David Sanborn
Saxophone ténor, soprano : Grover Washington jr.
Hautbois, clarinette : Lew Del Gatto
Flute et piccolo : David Tofani
Chant : Googi Coppola (Space Oddity)
Direction cordes : Sandford Allen

Liens :

Le site officiel de David Matthews : http://www.davidmatthewsjazz.com/
Un blog de référence sur le label CTI : http://alain70.unblog.fr/

Joe Lakompil

28 mars 2011

Ciskal Burger

Le sandwich aux 1000 saveurs

Ciscal_Burger

 Un bout de playlist :

 

1. John Fogerty - Creedence Song
2. Comptine russe - Antochka
3. Delta Spirit - Devil Knows You're Dead
4. Dhafer Youssef - Sabaa "Hayastan" Dance
5. Nathaniel Rateliff - You Should've Seen The Other Guys
6. Urban Dance Squad - Selftyled
7. Randy Crawford & Joe Sample - Everyday I Have The Blues
8. John Mellencamp - Love At First Sigh
9. Oscar Peterson - Exactly Like You
10. Steppenwolf - Born To Be Wild
11. Jimmy - Giuffre - Scintilla
12. Townes Van Zandt - To Live Is To Fly
13. Donny Hattaway - The Ghetto
14. Michael Hurley & the Unholy Modal Rounders - Sweet Lucy
15. Dave Holland & Pepe Habichuela - The Whirling Dervish
16. Richard Galliano - Fou rire
17. Jerry Douglas - Fluxology
18. Bert Jori Qarttet - Triple
19. Delta Spirit - Duncan
20. Chris Hillman & Herb Pedersen - Turn, turn, turn

By Siskal

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4 mars 2011

Raphael Herlem Quintet : La belle découverte

Une fois n’est pas coutume, la formation jazz dont nous parlons aujourd’hui n’a jamais joué à collé-serré dans les bacs alphabétiques de disquaires passionnés. Le Herlem Quintet n’a pas encore eu la chance de frotter son recto à la poussière d’un Herbie Hancock, ni son verso à celle d’un Freddie Hubbard. Et pour cause, Après un concert sur une péniche parisienne, le groupe entre en studio pour enregistrer son premier EP de cinq titres dans le but de démarcher tourneurs, salles de concerts et festivals. Séduit par leur prestation fluviale, j’ai réussi à me procurer le disque qui mérite bien une chronique et le petit coup de pouce qui va avec.

 

herlemquintet

X(4/2 + 1)
Lose & Live
Sad
Catalyst
Phi

 

C'est qui ?

Le Raphael Herlem Quintet est une formation jazz créée en 2010 par le saxophoniste et compositeur qui lui prête son nom. Pour ce projet aux sonorités latines et jazz-funk, Raphael Herlem s’est entouré de Thomas Laurent à l’harmonica chromatique, William Carosella aux claviers, Ouriel Ellert à la basse électrique et Bruno Guilbault à la batterie.

 

Lose & Live 

 

C'est quoi ?

L’identité du groupe repose sur le mariage entre le saxophone et l’harmonica. Une sonorité étonnante qui mélange avec justesse la chaleur sensuelle du saxophone aux teintes métalliques de l’harmonica et apporte à l’ensemble une couleur immédiatement reconnaissable. Mais la teinte ne fait pas tout et le jeune quintet n’a pas oublié de soigner la base. En effet, le duo de souffleurs est confortablement installé sur un tapis rythmique impeccable. Pas un poil ne dépasse de ce tissage à trois couleurs. Basse, batterie et clavier posent une structure si propre que si que l’on avait remplacé harmonica et saxophone par guimbarde et biniou le résultat n’en aurait pas été moins groovy. Un constat gratuit qui n’enlève rien à la qualité des thèmes et chorus des musiciens. Saluons au passage le joli solo de basse du titre Lose & Live et regrettons l’absence d’un chorus de batterie sur les cinq titres. Mais ce premier disque est néanmoins très séduisant et de bonne facture. Il ouvre l’appétit, donne des envies de concerts et d’un bel et long album.

 

Catalyst 

 

Mon coup de cœur : Catalyst 

Il suffit d’un coup de caisse claire pour ouvrir la cage de la couleuvre. Car une fois libérée, la ligne de basse serpente avec talent entre les frappes du groove de batterie. Quelques accords de piano à contretemps préparent l’entrée d’un thème tout en mise en place. Puis s’ouvre la porte des chorus : L’harmoniciste est toujours aussi véloce, le saxophoniste inspiré et j’accorde ma mention spéciale au clavier pour ce son rappelant les expérimentations seventies de musiciens grisés par leurs nouveaux jouets : J’adore. On retourne sur le thème avant que la basse reptilienne ne reprenne sa ligne en conclusion. La couleuvre reste belle et bien la patronne du morceau.

Myspace : http://www.myspace.com/raphaelherlemquintet

Facebook : http://www.facebook.com/pages/Rapha%C3%ABl-Herlem-Quintet/177684425616400

Joe Lakompil

31 janvier 2011

Steely Dan : Pop maniérée et élégante

Envolons-nous quelques instants pour la Californie des années 1970. Pays merveilleux du cheveu fou, du muscle saillant et du maillot de bain trop petit. Fabuleuse contrée qui a offert au rock des groupes tels que "The Doors," "The Beach Boys", "Jefferson Airplane", "Grateful Dead", "Red Hot Chili Peppers" et autres "Rage Against The Machine". Parmi ces enfants surdoués, la Californie a engendré un groupe inclassable qui nous sert une douce variété évoluant du rock progressif au jazz en passant par des rythmes syncopés aux portes du funk  :

STEELY DAN

On attaque par une petite sélection pour se mettre dans le bain


C’EST QUI ?

Steely Dan est un duo de juifs new-yorkais installés en Californie : Donald Fagen, Chanteur, claviériste et saxophoniste et Walter Becker, bassiste et guitariste. Les deux hommes se rencontrent au Bard College, dans l’état de New York, à la fin des années 1960. Ils partagent la passion du jazz et de la course aux jupons. Mais les deux amis sont très laids et les filles le leur rendent bien.

SteelyDanHotelEurope

Après quelques maquettes laborieuses et sans avenir, les deux garçons croisent le chemin de Gary Katz, un jeune directeur artistique séduit par la sensibilité et la sophistication des compositions du duo. Il produira tous les albums du groupe. Quand Katz obtient un poste de directeur artistique chez ABC, il emmène avec lui ses deux protégés et finit par convaincre la maison de disque de les laisser entrer en studio. Leur premier album « Can’t By A Thrill », sorti en 1972, est un succès et les deux auteurs compositeurs sont maintenant un groupe : Steely Dan. Un nom choisi en référence au roman «Le Festin Nu » de William Burroughs ou Dan-le-bras-de-fer est un Godemichet.
Passons sur les cinq premiers albums, qui mériteraient chacun un article et arrêtons-nous sur Aja, considéré par certain comme le meilleur disque du groupe.


AJA

Aja

Nous sommes en 1977, cinq albums sont sortis et Steely Dan s’est forgé une solide réputation de groupe de studio. Au fil des disques, leur son s’est étoffé. Les compositions pop-rock toujours plus travaillées et l’intervention de musiciens très influencés par le jazz et le funk ont sans doute orienté le son du groupe. Du rock léché des premiers albums, le duo est arrivé à un style nouveau dans lequel il excelle : le jazz-rock. En cette fin des années 1970, le mouvement punk est quant à lui en pleine explosion et Steely Dan est à l’opposé de la spontanéité créative prônée par le « No Future ». Avec Aja, ils s’orientent encore un peu plus vers des superproductions élégantes nécessitant des mois de travail en compagnie des meilleurs musiciens de la côte Ouest. En effet, dans Aja, quelques grands noms entourent Becker et Fagen : Joe Sample, le génial clavier jazz des Crusaders qui a aussi collaboré avec Miles Davis et Georges Benson, les batteurs Steve Gadd et Bernard Purdie, le bassiste Chuck Rainey, le saxophoniste arrangeur Tom Scott ou encore Wayne Shorter se reposant des sessions avec Weather Report.

SteelyDanFagenBeckerInstrus

Le disque est excessivement bien enregistré. Excessivement car une telle sophistication peut parfois aboutir à des albums trop froids, trop travaillés. Mais Aja n’a pas ce défaut. Le rendu très lisse de la production sert à merveille les compositions complexes aux mélodies chaleureuses de Donald Fagen et Walter Becker.
Si Steely Dan ouvre encore un peu plus les portes du jazz et du funk avec ce disque, Aja n’en demeure pas moins un album de chansons qui rappelle que la musique peut être à la fois populaire et savante.


MON COUP DE COEUR : BLACK COW

Batterie : Paul Humphrey
Basse : Chuck Rainey
Piano électrique : Victor Feldman
Clavinet : Joe Sample
Chant, Synthesizer : Donald Fagen
Sax ténor : Tom Scott
Chœurs : Clydie King, Venetta Fields, Sherlie Matthews, Rebecca Louis.

Black Cow représente pour moi la claque d’ouverture de l’album. Tout est dans l’intro : une note de guitare cristalline,  portée par la simplicité groovy d’une ligne de basse doublée au clavinet. Le tout, déposé sur une batterie au funk incisif suffirait à me faire bouger la tête une vie entière. Puis Donald Fagen lance le chant de sa voix nasillarde. Un brin mélancolique, il est sublimé par des chœurs superbement arrangés. Les cuivres conduits par Tom Scott  ne déméritent pas non plus. Ils s’installent discrètement, participant aux petits événements de mise en place qui permettent au titre de ne jamais tourner en rond. Quelques refrains et un solo de clavier plus tard, Tom Scott est déjà en train de conclure le morceau par quelques fulgurances de sax bien senties. Cinq minutes sont passées et l’intro me résonne encore en tête. Les bons morceaux sont toujours trop courts.


Discographie sélective :

Can’t Buy A thrill (1972)
Countdown To Extasy (1973)
Pretzel Logic (1974)
Katy Lied (1975)
The Royal Scam (1976)
Aja (1977)
Gaucho (1980)

Joe Lakompil

20 juillet 2010

Rod Temperton : La machine à tubes !

Depuis la fin des années 1970, un homme de l'ombre compose des titres qui font groover la planète. De "Thriller" de Michael Jackson, à "Give Me The Night" De George Benson, la musique de Rod Temperton a contribué à enflammer nombre de dance floors à travers le monde. Arrêtons nous un court instant et observons comment démarre une machine à tubes.

"Mon père n’était pas le genre d’homme à raconter des histoires pour m’endormir. Il avait l’habitude de placer un transistor à droite de mon oreiller et je m’endormais en écoutant Radio Luxembourg. Je pense que ça a eu de l’influence."
Sans doute Rod... 

Une petite sélection de compositions signées Rod Temperton pour se mettre dans le bain


LES DEBUTS

Alors qu’il étudie à la De Aston School à Market Rasen dans le Lincolshire en Angleterre, le jeune Rodney fonde un groupe et participe à des compétitions de musiciens. Il est batteur à l’époque. A sa sortie de l’école il devient rapidement musicien à part entière et forme un groupe de dance qui le conduit jusqu’en Allemagne. De la batterie il passe aux claviers. Avec le guitariste Bernd Springer, il lance le groupe Sundown Caroussel et sur un vieil orgue Hammond, il se produit dans les bar de GI’s en Allemagne.

RTemperton209


LE TOURNANT

En 1974, Rod Temperton répond à une annonce publiée par Johnnie Wilder Jr. Dans le magazine musical "Melody Maker". Wilder cherche des musiciens pour le groupe de disco funk qu’il vient de fonder : « Heatwave ».  Temperton joue alors des reprises et les compositions de Wilder. Mais rapidement, il met la main à pate, démarre la machine à composer et, en 1977, le premier album de Heatwave, "Too Hot To Handle" est dans les bacs. Toutes les compositions sont signées Rod Temperton. Parmi elles on trouve le titre "Boogie Night" et la ballade "Always and Feroever" qui propulsent le groupe en tête des charts anglais et américains.

heatwave_folder


L'ARME DE COMPOSITION MASSIVE

A cette époque, le travail de Temperton intéresse Quincy Jones qui demande à son ingénieur du son Bruce Swieden de jeter une oreille sur l’album de Heatwave. Il tombe sous le charme des compositions de l’anglais qui sont, selon lui, "totalement dans l’air du temps". En 1979, Rod Temperton a déjà quitter Heatwave pour se concentrer sur la composition et intègre l’équipe de Quincy Jones pour travailler sur le premier album de Michael Jackson chez Sony : "Off The Wall". Il compose trois chansons, trois tubes : "Rock With You", "Off The Wall" et "Burn This Disco Out". Quincy les bons tuyaux sent bien que le groovy British en garde sous le coude. Et quand en 1982, il compose les titres "Thriller", "Baby Be Mine", et "The lady In My Life" pour l’album "Thriller", le disque le plus vendu au monde, il faut se rendre à l’évidence : l’arme de composition massive nommée Rodney Temperton est désormais opérationnelle !

Pour preuve, cette petite liste non exhaustive de collaborations :

James Ingram et Michael McDonald : "Yah Mo B There".
Tamia : "You Put a Move on My Heart".
Rufus : "Masterjam", "Live In Me".
The Brothers Johnson : "Stomp!" et "Treasure" "Light up the Night", "All About The Heaven".
Donna Summer : "Love Is in Control (Finger on the Trigger)", "Livin' In America" et "Love Is Just a Breath Away".
Quincy Jones : "The Dude", "Razzamatazz", "Somethin' Special", "Turn On The Action", "The Secret Garden" and "Back
On The Block", "Baby Come to Me", "You Put a Move on My Heart" and "Q's Jook Joint".
Herbie Hancock : "Lite Me Up", "Getting To The Good Part".
Aretha Franklin : "Livin' In The Streets".
Jeffrey Osborne : "We Belong To Love".
Bob James : "Sign Of The Times" et "The Steamin' Feelin'".
The Manhattan Transfer : "Mystery", "The Spice Of Life"
George Benson : "Give Me The Night", "Love x Love", "Turn Out the Lamplight".
Boyz II Men : "Hey Lover".

Joe Lakompil

4 avril 2010

Mojito Time

21 mars 2010

La Pompe à Tubes - Vol. 1

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