Raphael Herlem Quintet : La belle découverte
Une fois n’est pas coutume, la formation jazz dont nous parlons aujourd’hui n’a jamais joué à collé-serré dans les bacs alphabétiques de disquaires passionnés. Le Herlem Quintet n’a pas encore eu la chance de frotter son recto à la poussière d’un Herbie Hancock, ni son verso à celle d’un Freddie Hubbard. Et pour cause, Après un concert sur une péniche parisienne, le groupe entre en studio pour enregistrer son premier EP de cinq titres dans le but de démarcher tourneurs, salles de concerts et festivals. Séduit par leur prestation fluviale, j’ai réussi à me procurer le disque qui mérite bien une chronique et le petit coup de pouce qui va avec.
X(4/2 + 1)
Lose & Live
Sad
Catalyst
Phi
C'est qui ?
Le Raphael Herlem Quintet est une formation jazz créée en 2010 par le saxophoniste et compositeur qui lui prête son nom. Pour ce projet aux sonorités latines et jazz-funk, Raphael Herlem s’est entouré de Thomas Laurent à l’harmonica chromatique, William Carosella aux claviers, Ouriel Ellert à la basse électrique et Bruno Guilbault à la batterie.
Lose & Live
C'est quoi ?
L’identité du groupe repose sur le mariage entre le saxophone et l’harmonica. Une sonorité étonnante qui mélange avec justesse la chaleur sensuelle du saxophone aux teintes métalliques de l’harmonica et apporte à l’ensemble une couleur immédiatement reconnaissable. Mais la teinte ne fait pas tout et le jeune quintet n’a pas oublié de soigner la base. En effet, le duo de souffleurs est confortablement installé sur un tapis rythmique impeccable. Pas un poil ne dépasse de ce tissage à trois couleurs. Basse, batterie et clavier posent une structure si propre que si que l’on avait remplacé harmonica et saxophone par guimbarde et biniou le résultat n’en aurait pas été moins groovy. Un constat gratuit qui n’enlève rien à la qualité des thèmes et chorus des musiciens. Saluons au passage le joli solo de basse du titre Lose & Live et regrettons l’absence d’un chorus de batterie sur les cinq titres. Mais ce premier disque est néanmoins très séduisant et de bonne facture. Il ouvre l’appétit, donne des envies de concerts et d’un bel et long album.
Catalyst
Mon coup de cœur : Catalyst
Il suffit d’un coup de caisse claire pour ouvrir la cage de la couleuvre. Car une fois libérée, la ligne de basse serpente avec talent entre les frappes du groove de batterie. Quelques accords de piano à contretemps préparent l’entrée d’un thème tout en mise en place. Puis s’ouvre la porte des chorus : L’harmoniciste est toujours aussi véloce, le saxophoniste inspiré et j’accorde ma mention spéciale au clavier pour ce son rappelant les expérimentations seventies de musiciens grisés par leurs nouveaux jouets : J’adore. On retourne sur le thème avant que la basse reptilienne ne reprenne sa ligne en conclusion. La couleuvre reste belle et bien la patronne du morceau.
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Joe Lakompil